Le bijou a longtemps été considéré comme un objet élitiste et les ventes d’articles de bijouterie sont encore marquées par un pic de consommation au moment de la fête des mères, de la Saint-Valentin ou de Noël.
Néanmoins, les habitudes de consommation sont en train d’évoluer et les bijoux tendent à devenir davantage des accessoires de mode.
Les volumes et le panier moyens ont baissés fortement ces dernières années.
Ainsi, le budget annuel moyen consacré à l’achat de bijoux a diminué de 15,4% entre 2011 et 2015, passant de 153,6 € à 130 €.
Ces comportements d’achat ont été amplifiés par la crise économique des dernières années.
Voici la répartition des ventes de bijouterie-horlogerie par segment en valeur en 2017:
Article | Pourcentage |
---|---|
Montres | 32,8% |
Bijoux en or 750 ‰ | 27,7% |
Bijoux en or 375 ‰ | 9,1% |
Bijoux en argent | 14,1% |
Bijoux en plaqué or | 1,1% |
Bijoux fantaisie | 9,6 % |
Autres (bracelets de montres, réveils, réparations, etc.) | 5,6% |
Les bijouteries de centre-ville ont généré 51,2% des ventes de bijoux en or en 2017.
Cependant, l’activité en volume a stagné sur l’année et la hausse du chiffre d’affaires en valeur est uniquement imputable aux hausses de prix.
L’Insee recensait 5 757 entreprises de toutes tailles dans le secteur de la distribution d’articles de bijouterie-horlogerie en magasin spécialisé au 1er janvier 2016 (-0,8 % sur un an).
Le secteur est majoritairement constitué de petites structures.
Un peu plus de la moitié des entreprises du secteur ne comptaient en effet aucun salarié.
76,5% d’entre elles employaient moins de 3 salariés.
En dépit d’une activité cyclique, les effectifs salariés sont globalement stables sur moyenne période.
Ils s’enlevaient à 20 790 personnes en 2016 (+1 % sur un an).
Trois grands types de bijouteries cohabitent en France :
L’e-commerce se développe rapidement dans le secteur, mais reste encore marginal (5,7 % du marché des bijoux en or tous titres et 8,4 % du marché des montres).
Voici la liste des principaux réseaux :
Groupe d’appartenance | Nombre de magasins en France | Surface moyenne | |
---|---|---|---|
HISTOIRE D’OR | Thom Europe | 357 | 100 à 300 m2 |
LE MANEGE A BIJOUX | E. Leclerc | 290 | 40 à 80 m2 |
TRESOR | Thom Europe | 180 | 40 m2 |
JULIEN D’ORCEL | Synalia | 170 | 80 à 120 m2 |
LOUIS PION | Galeries Lafayette | 150 | 40 à 300 m2 |
CLEOR | Cléor | 137 | 50 à 100 m2 |
AGATHA | Agatha | 145 | 50 m2 |
Le groupe Thom Europe (enseignes Histoire d’Or, TrésOr, Marc Orian, etc.) est récemment devenu le leader européen de la distribution de bijoux :
Le groupement d’indépendants Synalia (Julien d’Orcel, Guilde des Orfèvres, Heure & Montres, etc.) cherche également à consolider ses positions : il a augmenté la taille de son réseau de distributeurs en 2016 en rachetant successivement le Groupe Donjon (51 magasins) et Montres & Co (site d’e-commerce exploitant également 9 points de vente).
Après un exercice 2017 encourageant, les ventes de bijoux et montres devraient progresser de 1 % en valeur en 2018 grâce essentiellement à l’embellie de la conjoncture économique. Ce marché reste en effet très dépendant des arbitrages de consommation et connait de fortes variations selon l’évolution de la situation financière des ménages.
Analyse de marché des bijouteries à Paris
Analyse de marché des bijouteries à Lyon
Entreprise Individuelle 2016 (1) | Société 2016 (2) | |
---|---|---|
Nombre d’entreprises | 550 | 607 |
Chiffre d’affaires HT en € | 181 681 € | 823 905 € |
Effectif moyen (exploitant inclus) | 1,8 | N/A |
Marge brute globale | 58,3 % | 37,4 % |
Valeur ajoutée | 36,3 % | 26 % |
Impôts et taxes | 2,1 % | 0,9% |
Charges de personnel | 10,9 % | 18,8% |
Résultat d’exploitation (cotisations de l’exploitant déduites ) | 15 % | 4,8 % |
Résultat courant net | 14,5 % | 3,4 % |
- | - | - |
Rotation de stocks (jrs d’achats HT) | 483 jours | 381 jours |
Crédit clients (jrs de CA TTC) | 3 jours | 8 jours |
Crédit fournisseurs (jrs d’achats TTC) | 59 jours | 61 jours |
En 2016, le chiffre d’affaires moyen d’une activité de commerce de détail d’articles d’horlogerie et de bijouterie en magasin spécialisé était de 181 681 € pour une entreprise individuelle.
Le chiffre d’affaires moyen en société était de 823 905 €.
Selon l'INSEE le chiffre d’affaires au m2 serait de 2 946€ par m2.
Les ventes et les fabrications de bijoux et de tout autre produit sont soumises à la TVA au taux normal de 20% à ce jour.
Selon l’INSE (Esane 2014 pour le code NAF 4777Z) et pour la moyenne de 5 188 entreprises du secteur la marge moyenne se situait à 45%.
Ainsi le coefficient multiplicateur du secteur se situe à 1,8.
Ce taux de marge est indicatif et dépendra de votre positionnement (bijou fantaisie ou haut de gamme) et du lieu d’implantation (le prix au centre-ville est généralement plus élevé que dans les centre commerciaux).
Selon la structure juridique et par extrapolation la taille du magasin les marges ne sont pas identiques.
Pour les entreprises individuelles, qui ont un CA moins important que les sociétés, la marge se situe aux alentours de 58,3 %.
Les sociétés, quant à elles, ont un taux de marge inférieur à 37,4 %.
La gestion des stocks est primordiale afin d'optimiser sa trésorerie.
Les métaux précieux (or, argent, platine, etc.) et les pierres précieuses détenus par un fabricant de bijoux sont à comptabiliser en stock. Il n’est pas possible de tenir compte de la plus-value éventuellement constatée entre la valeur d’inventaire du stock et sa valeur d’acquisition, notamment en cas de hausse des cours de l’or (Code du commerce art. L.123-18).
Il n’est pas possible également d’évaluer un stock de produits façonnés, tels que des bijoux, au seul prix des matières premières, sans prendre en compte le coût de fabrication.
Le taux de rotation de stocks en jours d’achats HT se situe à 483 jours dans les entreprises individuelles et 381jours dans les sociétés.
Lors de votre prévisionnel il vous faudra donc prévoir l’équivalent d’une année d’achat pour couvrir vos stocks. Ce point est extrêmement important dans votre plan de financement
Les charges courantes aussi appelées « Autres achats et charges externes » représentent en moyenne 22% du chiffre d’affaires.
Attention : l'acquisition d'un fonds de commerce ne vous confère pas la propriété sur le local. Il vous faudra donc payer un loyer.
Attention à ne pas négliger votre emplacement, votre marketing et votre comptabilité.
Dans un business plan et selon les ratios sectoriels, ils devraient se situer à 13% du chiffre d’affaires et les charges patronales à 5% supplémentaire.
Le coût des salariés est variable en fonction de leur compétence.
Selon salairemoyen.com le salaire annuel brut se situerait à 27 769 € bruts / an.
La contribution au poinçonnage a été supprimée au 1er janvier 2019.
Sont soumises à la taxe les cessions ou les exportations de métaux précieux, de bijoux, d’objets d’art, de collection ou d’antiquité réalisées par les particuliers, les associations et toute personne morale dont les produits ne peuvent pas être assujettis à l’impôt sur le revenu ou à l’impôt sur les sociétés.
Toutefois, si le vendeur est une personne physique domiciliée en France, il peut opter pour le régime d’imposition de droit commun des plus-values sur biens meubles. Dans ce cas, la taxe sur les ventes de métaux et objets précieux n’est pas due.
La taxe est forfaitaire et proportionnelle au prix de vente et tient lieu d’imposition des plus-values. La taxe est calculée sur le prix de cession au taux de :
D’après les professionnels du secteur, le coût d’investissement pour l’aménagement d’une bijouterie est compris, en moyenne, entre 100 K€ et 150 K€ (agencement, présentoirs, vitrines).
Les droits d’entrée dans le secteur de la bijouterie-joaillerie sont relativement modestes.
Ils sont généralement inferieurs à 5 K€ auxquels s’ajoutent :
Il est important de prévoir le financement d’un stock lourd (supérieur à un an), les éventuels investissements inhérents à la mise en place d’un système de sécurité fiable et d’intégrer la nécessité de modifier l’agencement du magasin à fréquence de plus en plus rapprochée.
Pour votre bijouterie il faudra donc trouver au minimum le montant des investissements ci-dessus en capital et/ou emprunts bancaires.
Pensez que votre activité nécessite de la trésorerie pour démarrer (achats des stocks, salaires, charges…) il conviendra de conserver une partie de vos apports pour alimenter votre trésorerie car la banque ne voudra certainement pas financer votre trésorerie dans un premier temps.
Je préconiserais de conserver un an et demi du coût d'achat des stocks.
Le banquier vérifiera que le prévisionnel permettra de rembourser les intérêts (charges) et le capital à rembourser à partir du résultat net majoré des amortissements, on parle alors de CAF (capacité d'autofinancement)